Fafouette : quarante-troisième - Le pouvoir

Publié le par Jovialovitch

    Mes amis, je crois que cela ne fait plus aucun doute : le pouvoir, c’est incommensurablement sexuel. Oui, tout à fait : le pouvoir, c’est du sexe. C’est même plus sexuel que tout : c’est l’apogée, la consécration spéciale et définitive du sexe. Les exemples de manquent pas. Je pourrais passer ma vie à vous les énumérer. Mais prenons Kissinger plutôt ; il dit, je le cite, que le « pouvoir est le plus puissant des aphrodisiaques ». Cela se tient : il n’est pas une seule chose que l’homme désire autant que le pouvoir ; les hommes sont prêts à tout pour l’avoir, pour le garder ; le pouvoir les fait fantasmer comme aucune femme au monde : il les fait bander avec frénésie sur des durées hallucinantes, et rend les plus vieux renfrognés fringants comme de jeunes premiers.

       La politique est au pouvoir ce que le lit est au sexe. C’est le mouvement, c’est la tempête, c’est l’adversité et la lutte. C’est donc sexuel. Ça bouge, c’est une sorte de confrontation : il s’agit de pénétrer un peuple, par la force et la persuasion. Car le pouvoir, c’est d’abord une conquête, et en ce sens, c’est une séduction. « Il s’agit de prendre la France par les reins » disait de Villepin ; « Faire un discours, c’est faire l’amour à la foule », lui répondait Nixon. Le politique voit la masse comme une femme, et le pouvoir est sa vertu. Vouloir le pouvoir c’est être un tombeur ; c’est avoir une proie, et l’attaquer par de multiples assauts, infatigables, sur des décennies, sans se fatiguer, sans désespérer de rien. Le politique, lancé corps et âme dans cette conquête du pouvoir, bande en permanence ; d’ailleurs, on dit qu’il aurait un taux de testostérone plus fort que la moyenne.

      Lorsque le pouvoir est conquit, les choses ne changent pas du tout au tout. Sans doute y a-t-il la nuit de noces de la victoire, et ensuite, c’est en quelque sorte les emmerdements de la vie de couple qui commencent. Les choses ne sont pas vraiment comme on les imaginait, il y a des problèmes et on est déçus. Mais au fond, le caractère profondément sexuel du pouvoir demeure : car ce pouvoir, il s’agit de le conserver, de la garder coûte que coûte, par tous les moyens, même (et c’est stupéfiant) celui de vivre plus longtemps, pour avoir le temps de finir son mandat ! L’homme d’Etat ne tient pas la vie mais au pouvoir : son seul désir se nomme pouvoir, et ce désir omnipotent lui fait vaincre des cancers et retarder la mort. Il n’y a rien de plus profondément « sexuel ».

        Le pouvoir, ça se passe dans le slip. C’est une explosion sexuelle frénétique qui dépasse le charnel, et qui s’exprime dans les urnes. Le pouvoir, c’est « Un homme et une nation », c’est l’orgasme millionnaire, c’est un pénis qui éjacule une giclée de sperme qui s’appelle l’Histoire. Alors vous me direz : « Et les femmes dans tout ça ? » Et bien je vous répondrai qu’elles n’ont rien à voir avec le pouvoir, dans la mesure où elles n’ont pas de libido. Une femme, voyez-vous, ça ne bande pas, ça n’a pas de testostérone, ça ne fait pas l’amour à la foule. Ça ne peut que la caresser avec de lesbiennes intonations : j’en veux pour preuve, c’est hormones féminines que les américains voulaient mettre dans la nourriture d’Hitler, afin de lui faire perdre cette voix, diabolique et sinistre, qui faisait l’amour aux allemands comme aucune autre.

        Ainsi donc, je vous le dis, le pouvoir est mâle quand le peuple est femelle. C’est la raison pour laquelle, si vous suivez un peu l’actualité politique, vous constaterez que les femmes, à droite ou à gauche, sont vraiment, mais alors complètement inexistantes. Moi, pour vous dire un peu, je n’en vois aucune.

Publié dans Fafouette enseigne

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