Fafouette : Trente-deuxième - A ceux qui...

Publié le par Jovialovitch

        J’adresse aux hommes de cette terre ce message… ultime, dernier, épiphanie grandiloquente et céleste, qui tombe comme un couperet sur ce que j’aime furieusement et ce que j’abhorre tendrement… Moi Fafouette, homme de lettre à la vaste érudition, amoureux fou d’une beauté immortelle et pâmée sous l’éternité fameuse et larmoyante d’un millénaire qui s’écoule comme une rivière dans la plaine de la civilisation, je pousse ce cri désespéré, j’hurle pour dans dix siècles cette homélie laïque et sans espoir, ce discours froid et chaud à la fois, cette folle et limpide exhortation pleine de colère et de sérénité, d’amour vorace et de haine flamboyante comme une torche folle ! Je voudrai m’adresser à ceux qui ne savent rien, qui respirent dans le noir et dans l’obscurantisme moyenâgeux qui les étouffe. Je voudrai parler à ceux qui tuent, qui maquillent et défigurent par le simple fait de leur existence tout ce que l’humanité, mère adorable, a fait de mieux !

           Car en effet, la misère et le soufre  retombe sur les lacs du savoir. Et si l’eau est moins claire, ce n’est pas parce qu’elle est plus profonde ! Il y a quelque chose de pourri dans nos encyclopédies ! La pourriture s’infiltre sans détours dans les âmes de nos esprits, parfumées de médiocrités. Je vis, je meurs de tout cela, et en dernier recours, j’en appelle, tel un de Gaulle, nasillard et grandiose, au changement, renouveau flambant neuf et brillant, pas branlant pour deux ronds ! Clampins clampés : changez, par pitié ! Oui ! J’implore ! J’implore les nuls, les affreux, les vilains ! Ayez peur ! Peur de votre bassesse ! N’en soyez au moins pas fiers ! Ne rejeter pas la lumière, vous qui pourrissez piteusement dans vos trous à rats  sombres et dark ! Faites tous pour sortir de votre grotte caverneuse ! N’ y restez pas ! N’y putréfiez pas, cadavres liquéfiés ambulants ! Gardez une once de dignité humaine, je vous en prie ! Et je vous implore ! Alors voilà ! C’est à vous que je m’adresse ! Certes !

           Je parle à ceux pour qui Corneille n’est rien d’autre qu’un chanteur de variété pour adolescentes acnéiques aux tubes doucereux et bassement sentimentaux. Je parle à ceux pour qui Céline n’évoque qu’une banale ritournelle d’un ténor faussement tziganes ou une chanteuse québécoise à l’œuvre insignifiante. Je parle à ceux pour qui le mot « Racine » n’évoque rien d’autre que les radicelles d’un arbre de campagne et à ceux pour qui « de Vinci » est une entreprise qui fabrique des ponts et des autoroutes… A ceux pour qui Churchill est un personnage de fiction… A ceux pour qui Pascal n’est rien qu’un prénom parmi tant d’autres ou une simple unité de mesure … A ceux pour qui Foucault est un vulgaire animateur de télévision marseillais… A ceux pour qui Bacon ne désigne ni plus ni moins qu’une sorte de lard…  A ceux pour qui Don juan n’évoque rien d’autre qu’un séducteur talentueux….  A ceux pour qui « Bach » est avant tout un diplôme de l’enseignement secondaire français… A ceux pour qui Dionysos est un banal groupe de musique valencien… A ceux pour qui Notre-dame de Paris est un dessin animé… A ceux pour qui Ulysse est une marque de valise et de sac de voyage… A ceux pour qui Machiavel est une sorte de possédé affreux diabolique et Lucifer Méphisto… A ceux pour qui le 8 mai, le 14 juillet le 11 novembre ne sont que des jours pendant lesquels on ne travaille pas… A ceux qui confondent Mozart et Molière… A ceux qui n’ont pas lu un seul livre depuis décembre 2003 !...

          A tout ceux-là, je ne dirai qu’une seule chose : sortez-vous les doigts du cul !

Publié dans Fafouette enseigne

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S
Ah! Tout de même!<br /> Sans rancune l'ami! Et puis, palsembleu, quel blog! Du bel ouvrage et du talent !
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S
Dites! Mon bon Fafouette! Savez-vous que la "moindre" des choses serait de glisser de temps à autres une petite réponse à ceux qui ont la gentillesse de vous commenter.
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J
<br /> Certes certes, je le ferait dorénavent, monsieur Serge !<br /> <br /> Excusez mon impardonnable impolitesse, mais le temps le manque !<br /> <br /> Votre Jovialovitch<br /> <br /> <br />
S
Mon pauvre Fafouette ! Si vous partez en guerre contre la bêtise vous allez vite rencontrer<br /> Cervantès.
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