Fafouette : Dix-huitième - Le dilemne de la Sortie

Publié le par Jovialovitch

FouleOrizaba.jpg      Que dire d’autre en introduction de cette dix-huitième instruction, sinon un grand « Bienvenue », et par ailleurs un barbiturique « Sortez-vous les doigts du cul, bande de grosses feignasses ! » Parlons en effet des limbes mélodieux qui nimbent vélocement la vie des humanoïdes que vous êtes tous. Il est une situation qui se trouve être proprement universelle : celle de se trouver dans une pièce. C’est vrai qu’à part deux ou trois soninkés galeux du Mali ou un inuit pestiféré du détroit de Béring, les êtres humains qui ne sont jamais rentrés dans une pièce sont assez rares. Mais nous ne polémiquerons pas, parce que voyez vous, la question n’est pas là.

      Car en effet, se trouver dans une pièce est une chose. Mais se trouver dans une pièce pleine comme un œuf, où l’on étouffe littéralement, où les gens gueulent comme des barytons en rut, se serrent les uns les autres comme des sardines, compressés qu’ils sont par leurs nombres irraisonnable, en est un autre. Surtout quand en plus, vous voulez réfléchir ! Car en effet, toutes tentatives d’introspection ou de réflexion sont impossibles dans une salle remplie à craquer. L’homme qui tient à réfléchir, qui a besoin de solitude, de clame, de paix et d’un peu de volupté, aura donc devant lui un choix à faire : le choix de la Sortie ! 

      En effet, soit il décide de sortir lui-même de la pièce, en claquant bruyamment la porte derrière lui, pour bien signifier à ceux qui sont encore à l’intérieur tout le mépris qu’il leur porte, ou alors, il leurs gentiment demandent de sortir, par une requête fort châtié du genre : « Mais vous allez me foutre le camps, bande de limaces croupissantes ?! » En clair, soit il quitte de lui-même le bruit et la fureur, soit il demande au bruit et à la fureur de le quitter lui-même. Au-delà même des circonstances et du contexte (il apparaît que vous n’allez pas violemment demander à 50 culturistes en puissance de se tirer de là avant que ça barde sérieusement !), ce choix de la sortie, il est tout bonnement fascinant, car en effet, les aminches : c’est vous, ou les autres.

       Aussi, le dicton proverbial « Dis moi comment tu trouves la solitude et je te dirai qui tu es » peuplera bientôt les bouches de tous les clients des cafés du commerce français… « Moi ? Comment que je trouve la solitude ? Ben que je demande aux autres de bien vouloir me laisser tranquilles ! » sera une réponse digne d’un homme tel que Louis XIV ou son lointain successeur François Mitterrand. Inversement, la réponse suivante « Ben je m’en vais chercher un endroit calme » sera la réponse d’un homme qui ne s’imposera pas, qui préfère être commandé, et à fortiori, qui sera sadomasochiste. L’homme qui fera sortir le monde pour attraper la solitude à de forte chance d’être un révolté qui veux changer le monde à son idée, il ressort de chez lui un orgueil fort, une forte domination sur les autres, une volonté de puissance. Son compagnon, qui sortira pour trouver la solitude est un opportuniste, véritable investigateur, plein d’humilité, qui voudra donner de sa personne pour ne pas faire chier les autres braillards, qui sont pourtant, et ce n'est rien de la dire, des emmerdeurs de la pire espèce ! Parfaitement môssieur ! Hé l'aut', eh ! Patate !

       Apprenez donc à mieux vous connaître chers élèves, et le choix de la sortie ne sera pour vous plus un mystère ! Et maintenant, veuillez sortir de la salle, parce que voyez-vous, vous commencer sérieusement à me pomper le jonc !

Publié dans Fafouette enseigne

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P
Ben euh ! Et si on évitait de rentrer dans une pièce trop peuplée ? Bises Penny
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