Les Carnets du dictateur, troisièmes préludes

Publié le par Lukaleo



3 de août

Hier soir j’ai décidé de me mettre un peu à la lecture. Des tonnes de livres traînent un peu partout dans le bunker mais aucun n’est jamais passer entre mes mains, à part Mein Kempf peut-être. Si je n’ai aucune espèce de culture littéraire, je ne me laisserais pas impressionner par les titres et nom d’auteurs de ces livres que je feinterais de connaître. Cependant, à l’instant où je m’en allais procéder à une petite sélection d’ouvrages, je constatais que chacun des bouquins que j’avais pu apercevoir hier, c’était pour ainsi dire volatilisés. J’interpellais un stagiaire : « Et vous, où c’est que vous avez foutu mes livres ? » Il gardait le silence, me contemplait d’un air hébété. Je lisais dans son regard une mélancolie qui se nouait à un sentiment de tristesse juvénile remontant à une période où les temps semblaient meilleurs et où l’atmosphère était heureuse. Pour la peine, je sortis un pistolet et tirais sur ce con qui aurait eu le temps de s’enfuir vingt fois étant donné ma légère maladresse quant au maniement de ses foutues armes. Un de mes conseillers je pense, vint me souffler à l’oreille que cet homme était muet et qu’il était donc en parfaite règle avec les principes de l’idéologie qui considèrent tout usage de la parole comme un crime contre l’Humanité. Je conclue donc que je devais éliminer cet individu qui venait de m’adresser la parole et donc de commettre un crime contre l’Humanité, si j’avais bien tout suivi. Il se rapprocha pourtant de mon oreille pour conclure que ceci était évidemment valable pour tout le monde sauf pour les dirigeants peuplant ce présent bunker. Me prenait-il pour un con, ou se foutait-il effrontément de ma gueule ? Je préférais changer de sujet.

« Mais vous savez bien que les livres, tout les livres, doivent être brûlés ! » me répondit-il quant à l’interrogation que je promulguais. « Comment ça tout les livres doivent être brûlés ! Vous êtes complètement à côté de la plaque ! » Il me répondit que moi-même avait signé un décret confirmant ses dires. Il rajoutait que cela constituait un point considérable d’importance pour édifier un nouveau genre humain. Je lui dis que je me foutais royalement de tout cela et que j’avais envi de lire. « Nous ne faisons que célébrer l’idéologie. » rajoutait-il sur un ton de glorieuse soumission. « Mais moi, nous, si on a envi de lire, on peut ! » m’exclamais-je un peu naïvement. « Sauf votre respect, c’est pour tout le monde pareil ! » s’empressait-il de rajouter. « Ah bon, mais alors, pour la parole, c’est aussi pour tout le monde pareil ! » Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que je lui envoyais  - un peu par chance – une balle dans le cœur. Il s’effondrait sous mes yeux tandis que je me demandais si il fallait que je me tue aussi pour avoir parlé. Après un certain temps de méditation, je conclu que non. Eh puis, tout d’facon, j’m’en fous, j’avais un mot d’excuse de ma maman.

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L
loooooool tout cela est bien sympathique. J'aime particulièrement le côté drôle de l'histoire, et la dernière phrase est trop top!
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