Journal d'un handicapé mental décomplexé

Publié le par Lukaleo

Intraveineuse vérité, tu es mort dans la nuit sous la renommée que tu te veux le fier chandelier, tu ne joues pas à un jeu, tu ne dois pas te recroqueviller dans ta folle apparence et dans le désir érotique et lyrique que tu portes sous des aspects morphèmes d’une fleur violette d’un présent que l’on offre. La vie n’est pas un xylophone patenté gramophone et avarié sur lequel tu poses tes mains osseuses comme un frigidaire oserait envoyer ses yaourt sur les bleubites facétieux qui sur ta béante embrasure caverneuse et glacée pose son regard baveux à la recherche de son Boursin et de ses cornichons. Infidèle et onforique fourbe étripé, tu vas voir tes enfants grandir lorsque l’alcool ne te fait pas tituber lors de ces soirs plaintifs qui referment son obscurité sur toi, pauvre eunuque démembré qui rampe et écume sur les trottoirs à singeries maoïstes de nos cités et métropoles trafiolées. Ogre à fumisteries sous-jacentes et assigné sur l’autel onirique de la prière à circonvolutions centripètes dont la rationalité n’a d’égal que les rouleaux de papier cul que j’entasse dans mes chiottes. Tourneur fraiseur et pyromane sénile, laxiste primaire à l’odorat chétif, va bourdonner tes amalgames et préparations anxiogènes dans les champs de maïs de ton papi. Hurle tant que tu voudras, je ne te laisserais jamais partir de ces oubliettes moribondes dans lesquelles tu périras toi aussi, souffreteux janséniste ascétique et spartiate, je te saignerais comme un porc sans aucune raison qui m'endiguerait hors de cette nébuleuse que j’associe à cet état stupéfiant de troubles métaphysiques impénitents.

Usine à gaz et restaurant chinois seront mes choix où j’irai gueuler la décadence de l’Humanité et du message universel qui était le sien, qui était le nôtre, qui était le vôtre, qui était le leur, et j’en passe. Joyeux danseur ta contenance d’Odéon te suffirait à peine à voir de tes yeux la décadence de l’Humanité. Fieffé renard, poreux savon, je suis l’avion qui vole les pies pour reprendre mes biens, je suis l’impossible avenir de la lueur que j’aperçois là-bas, loin de nous, nous de loin. Porteur d’eau huitantaines aux pattes d’argiles et aux joues grâces et vêles je t’en pris ne me tus pas, laisse moi vivre, je t’en supplie, je veux témoigner, je veux parler au seigneur au moins une fois, je n’ai pas fini d’écrire mon testament ; sais-je encore écrire ? Parviendrais-je à aligner les missives littérales que je vous cracherais à la gueule, les mains tremblantes sur les touches de mon saxophone de nuit. Je suis le gros lard esseulé et solitaire qui mendie les parts de gâteaux que vous ne mangez pas et que vous balancez, chiens hérétiques, aux pigeons qui ne vous ont rien demandé. Raisin sec à la grappe pendante sur un gouffre, je languis les jardins à patates de mon enfance lipotrope  sur les quais de la volupté. Mais plutôt que de s’acharner sur un sort déjà de mise, dans la terre, allons-nous enterrés, et avant de nous endormir, faisons-nous la bise. 

Publié dans Journaux intimes

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