Et l'Automne foutu la merde

Publié le par Lukaleo

        
      L’hiver russe d’accord, l’été indien c’est bon, le printemps des poètes pourquoi pas, mais…l’automne ? L’automne de qui, de quoi. De personne en vérité. Tout le monde s’en fout de l’automne. Et c’est d’ailleurs pour cela que l’automne est si triste. Elle n’intéresse personne sa sale gueule. A l’exception de Verlaine, qui avec sa proverbiale et non moins attendrissante Chanson D’automne, à redoré le blason mortifié de l’avant-dernière saison de l’année. Car en effet, il n’en a pas été toujours ainsi.

      Valéry Flair, hagiographe attitré de l’automne le sait mieux que personne : « Vivaldi  était un gros con ! » Cependant, il ne s’en empresse pas moins de signifier le génie de ce personnage : « Il avait beau être génial, c’était un gros con ! »  Il faut dire que ses compositions sur l’automne ne sont pas les meilleurs, en tout cas par rapport à l’ouverture du printemps et le Presto de l’été, ce qui est en soi tout à fait scandaleux. L’automne, qui n’a donc pour seules odes qu’un poème de Verlaine, un tableau d’Arcimboldo et une chanson de Demis Roussos est donc fort infortunée. Comble de désolation, elle est associée dans la littérature à la vieillesse, au déclin, à la chute, à la fin, au crépuscule. « C’est infâmant ! » s’exclame Valéry Flaire qui décide de réagir : « on ne sa laissera pas avoir impunément ! »

      Ainsi, dès 2008, l’automne va sortir le grand jeu et fera grève dès le mois de septembre prochain. « Et alors, y’a pas que la SNCF qui a le droit de faire des grèves ! » s’indigne Valéry Flair, qui a déjà préparé dans ses moindres détails cette cessation de travail, une première depuis qu’il existe une atmosphère sur terre. Le problème, c’est que l’été va continuer, et que l’hiver ne pourra pas prendre le relai comme ça, dès le mois de décembre, « Eh, j’ai beau être rude de temps en temps, je peux venir juste après l’été comme ça ! Pis quoi encore ? » s’indispose-t-il, l’hiver. En vérité, l’été va devoir continuer de faire son boulot jusqu’à ce que l’automne accepte de reprendre le travail. Le printemps n’est pas foncièrement contre « Oh ben ils se débrouillent tous ces cons ! » s’indiffère-t-il. L’hiver lui est plutôt content : « Vous savez moi quand je peux faire chier l’été, je m’en prive pas ! » L’été, lui, est très inquiet, la saison la plus chaude n’a franchement pas le goût de bosser indéfiniment, d’autant plus que ça pourrait avoir des conséquences irréversible sur la terre, avec des sécheresses terribles et tutti quanti. « On s’en branle ! » clame Valéry Flair, défenseur inflexible d’un automne au bord de la crise de nerfs ! Le blocus est complet, on ne sait même pas ce que revendique l’automne « et la Sncf, on sait ce qu’elle revendique ? » s’interroge avec morosité Valéry Flair. 

        Ce comportement désastreux ne nous amène-t-il pas à penser qu’on aura beau faire ce qu’on pourra, question réchauffement climatique, si les saisons n’y mettent pas un peu du leur, alors on est vraiment dans le merde.

Publié dans Nouvelles enivrées

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