54, rue du Faubourg Saint-honoré : le cul de ma voisine

          Plan Diabolique. Luciférien. On va friser l’incident diplomatique. Le dommage collatéral. Surtout : ne pas échouer. La réussite. La réussite totale. J’ai carte blanche. Pas le droit à l’erreur. Anti-flop. C’est historique. Attention : c’est du lourd. Top Secret. Du joli. Du beau monde. Du gratin. La France ! Puissance Atomique. Membre permanent à l’Onu ; « Droit de veto ». Oh ! Cinquième économie du monde. Boum. Du G8. C’est du solide. Régime démocratique semi présidentialiste. Etat centralisé. Capitale : Paris, seconde ville européenne, quatrième mégalopole du monde. Aïe. J’y suis. On y est… Là ! Ici ! Palais de l’Elysée ! Résidence officielle du Président de la République. Style : classique. Adresse : 55, rue du faubourg Saint-honoré, 8^ème arrondissement. Il est 20h36. Nous sommes le dimanche 1 juin 2008. C’est parti. En face. Vis-à-vis. Champ de vision. On balaye. Dans le mile.  Chicoré ! 3… 2… 1….Vlan !... L’Opération « 54, rue du faubourg Saint-honoré : le cul de ma voisine » peut commencer. On va bien rigoler. Du Kennedy que ça va être ! Attention. Tous les postes d’observation sont-ils en état de marche ? Contrôle de sécurité ! Vite !...les russkofs sont sur le coup. Les ritals, les japs, les ricains, les boches et les rosbifs aussi ! Ils rôdent. Je le sens. Hum. Je n’aime pas ce silence. Ca sent l’entourloupe. Et puis non. C’est bon. Tout va bien. Zoom ! 34 % à vu de nez. Oui !.... Très bien. Excellent. Ah, on y est. Impeccable. Mais ? Quoi ? C’est le bureau d’un secrétaire. On s’en fout du copiste. Une antisepsie sur l’Est. Pas si vite. Stop ! C’est quoi cette pièce ? Oh, mis oui ! Attendez…. Ne bougeons plus… Oui ! Oui !... c’est là ! Oh, mon dieu !...je vois le Président. Il est là !... il travaille ! Il est tout seul ! Merde ! Il est tout seul ! Diantre ! Que fait-elle ! Que fait la cible ? Elle devrait être là !... elle est toujours là les dimanches soirs ! Comment ?... vous dites ? Elle ne va pas tarder ? Mais j’espère bien ! C’est quand même la moindre des choses ! Je vais vous en foutre moi ! « Elle va pas tarder ! » Pouah ! Non, mais calmons-nous. Du calme. Le snipper sait garder on calme. Je fais du Simo Häyhä… On Patiente. Sang-froid. Silence. On attend la proie. On l’attend. Tapis comme le lynx. Là, tout doux…. Voilà… Zen… Doux, l’enfant doux…
          Il est 02h56… Le Président vient de se lever ! Quelqu’un est rentré dans son bureau… Zut. Il sort du champ de vision ! On a perdu le Président ! Sacré nom d’un chien. On voit rien. Six heures d’attente. Pour rien. Sauf pour reluquer le chef d’Etat. Sur son bureau. A gratter. Et voilà. Rien. Pas de cible. Envolée la voisine. Disparue, la first lady… Attention ! Zoom ! Vite, Zoomez ! Eh !... Maintenez ! Maintenez, bon dieu ! Revenez sur la cible ! Allez, magnez-vous ! Voilà ! Oui ! C’est bon, elle est là ! Oh ! La proie ! On l’a ! La première dame. Ca y est bon dieu ! Alors, qu’est-ce qu’ils font ? Ben… ils discutent. Eh ! Ils rigolent maintenant… Heu… Elle a joli jean moulant. Alors, elle se retourne ou quoi ? L’opération est presque un succès. Faut qu’elle se retourne ! Faut qu’on le voie… Ce putain de cul ! Je me serai pas achetez des jumelles pour des prunes. J’aurai pas fabriquer tout ce fourbi pour du vent. Ni acheter pour rien ce putain d’appartement… Je le veux, ce poster exécutif ! Aller l’italienne, tourne le dos à ta fenêtre, que tes voisins en profitent ! Oui ! Ca y est ! O Extase ! Extase divine !... C’est… c’est… c’est du Jambon de Paradis ! Splendeur fait de chair ! Rebonds extatiques ! Séantes présidentes ! Seigneur ! Bonheur ! Frissons ! Quel cul ! Bon dieu mais quel cul ! Jouissance ! Seul fiance ! C’est du Marilyn ! J’en sue, j’en sue, Eugène ! Ah, j’en sue ! Merde ! Vive la France ! Mister Président ! Bon dieu… inoubliable ! Miracle ! Mortadelle ! Quel pied ! Oh oui je le clame : l’opération « 54, rue du faubourg Saint-honoré : le cul de ma voisine » est un succès ! Mieux qu’Overlord ! Du Dragoon ! J’espère seulement que la DST ne retrouvera pas ma trace ! Mais non ! je suis introuvable et… je suis un homme heureux !