La Jurisprudence du Coup de Boule

Publié le par Lukaleo

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         Stevens Rosario le sait mieux que personne, ce qui fait d’ailleurs de lui l’un des meilleurs spécialiste de la question : il est violent. Il fait partie de cette catégorie singulière d’individus pernicieux sujets à des pulsions dont l’irascibilité n’a d’égale que l’imprévisibilité. Il ne sait pas franchement pourquoi il lui arrive souvent de tout casser chez lui, en hurlant des insanités injustifiables, en passant d’un calme olympien à une excitation spartiate en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il ignore avec candeur et platitude pourquoi il peut se mettre à tabasser sa femme alors que dans la seconde d‘avant, il l’embrassait avec la tendresse d’un mari aimant et l’excitation libidineuse d’un mâle en rut sévère. Il ne sait pas pourquoi, en voiture, il peut se mettre à insulter les autres automobilistes devant ces salauds de flics alors qu’une minute plus tôt, il tentait avec une citoyenneté gaullienne de ne surtout pas dépasser la limitation de vitesse fixée par les forces de l’ordre, qui de ce fait, font diminuer considérablement le nombre de morts sur les routes, victimes innocentes de la folie d’autrui. De tout cela, il ne sait rien, et c’est quelque chose qui l’ennuie profondément, car en effet, plus personne ne lui fait confiance et dans son quartier, celui qui pourra l’approcher sans être pris de tremblements n’est pas encore né, ou est le dernier des imbécile.

         Le problème de Stevens Rosario, c’est qu’en plus d’ignorer pourquoi il tombe régulièrement dans ces crises de nerfs, il en souffre : car jeter la vaisselle sur sa femme, c’est bien beau, mais ça coupe ! De même, une douleurs sans nom l’envahit lorsqu’il marche : ça, c’est parce qu’il donne des coups de pieds trop forts dans le ventre de son fils lorsqu’il a de mauvaises notes (Petite intermède culturel à destination du lecteur avertit : le tout en chantant « I‘m singing in the rain » ) ! Sans parler des rougeurs atroces qu’il a aux mains à force de donner des claques frénétiques à sa fille, une petite nymphette fleur bleue qui nous fait sa période punk faussement gauchiste de petite dévergondée enfarinée ! Et puis alors au front, ne lui en parlez pas ! A force de donner des coups de boule rageur à son meilleurs ami, une bosse hideuse à pousser juste au dessus de son nez, ce qui est relativement disgracieux, et par ailleurs, extrêmement rebutant ! Quant à se voie, elle pâtit fortement de ses hurlement primaires répétées, lorsque, hors de lui, il tabasse cruellement la première personne qui lui tombe sous la main en rugissant à la mort comme un ragondin à la saison des amours.

         Stevens Rosario souffre. Et pour l’anecdote, c’est aussi le cas de ses proches. Ses derniers ont donc persuader Stevens Rosario de consulter un bon psychologue. Au bout de quelques consultations, nombreux furent ceux qui abandonnèrent le travail, et cela avec une ou deux jambes cassées ou une fracture du sinus. Mais l’un d’eux, persévèrent et hautement professionnel, continua jusqu’au bout avant de conclure honteux que ce cas ne relevait pas de la science freudienne : « On pourrait croire que Stevens Rosario est malade, peut-être même, psychopathe ! Et bien pas du tout, Stevens Rosario n’est pas fou : il est simplement complètement con ! »

Publié dans Nouvelles enivrées

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