La Vie est une Maison Pavillonnaire

Publié le par Lukaleo

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     Il n’y a plus de doute possible : la vie n’a pas sens. Enfin pas depuis longtemps, seulement depuis deux jours, rassurez-vous, et puis en plus c‘est peut-être temporaire. Cer en effet, il y deux jours, non pas que Dieu soit mort d’une rupture d’anévrisme, mais plutôt que Jo Cambute, assureur à Vitrioles-les-joncs, est vécu la pire humiliation de sa morne et fadasse existence. Alors quel est donc le rapport entre l’humiliation de cet individu détestable est le fait que la vie n’est plus de sens ? Eh ben c’est bien simple : une humiliation pareille est la preuve formelle que tout cela n’est qu’une vaste comédie sans queue ni tête.

     Jo Cambute est seul. Au sens où il ne vit avec personne. Cette situation intolérable le plonge de tout son long dans une colère noire. Et dans une rut au dessus de la moyenne qui se perpétue depuis qu’il est seul : c’est-à-dire depuis 37 ans. Or, c’est précisément l’âge de Jo Cambute : 37 ans. Avec une pareille introduction, on est déjà en droit de se demander si la vie a un sens. Mais continuons.

     Jo Cambute était donc assureur dans la petite ville de Vitrioles-les-joncs. Il avait donc ce qu’on pourrait appeler la double peine : un boulot de merde qui consiste à se taper toute la journée des héritiers véreux s’insultant pour un héritage aussi risible qu’une crotte de bichon frisé constipé, qu’il exerce dans une petite ville de merde située dans le nord de la France, là où le ciel n’est jamais bleu, et qui se trouve peuplée que par des vieux, anciens mineurs, qui en plus de tousser constamment, n'ont qu’un seule sujet de discussion est qui n’est autre que la mine. La vie a-t-elle un sens ? Ben dans ce cas, la Création est un travail d’ivrogne, parce que je n’aimerait pas être à sa place, à ce Jo Cambute.

    Jo Cambute est donc sacrement embêté, car en effet, allez vous trouver une femme, quand vous êtes assureur à Vitrioles-les-joncs ! Non ce n’est pas possible, la vie n’a pas de sens. Sauf qu’un jours, il y a deux jours, débarque à Vitrioles-les-jonc, une femme, et jolie. D’environ une trentaine d’année. Et devinez où elle s’installe : dans la maison pavillonnaire voisine de celle de Jo Cambute (il habite une maison pavillonnaire qui ressemble d’ailleurs à celle des Schtroumfs, et il va lui falloir encore quinze ans de crédit pour la rembourser).

     Jo Cambute prend son courage a deux mains : il l’accoste, il y a de cela deux jours à peine. Puis tout va très vite : le soir même, elle est chez lui, et mange un Hachis-Parmentier réchauffé, brûlant à l’extérieur et glacial à l‘intérieur. Jo Cambute, tellement stressé n’en mène pas large : il ne se rend compte de rien, et ne sent que sa sueur lui envahit le poster. Cette femme, Évelyne, semble séduit par ce type sans prétention, qui semble tellement intimidé. Refusant de manger une bouché de plus de cet hachis-Parmentier de merde, elle prend la ferme décision de réagir : elle se fout à poil, et se jette sur son hôte, qui surprit au possible, tombe à le renverse, se retrouvant sur le dos.

      Jo Cambute l'avait alors sur le torse, ou plus précisement, l'entrejambe. Il regarde son corps félin se tortiller de tout sens, visant ces deux mamelles bien lourdes et tombantes, au dessus de sa tête rougissante. Il décide de les toucher de ses mains tremblotantes, mais à peine s’approche-t-il de ses deux mottes de chair, qu’elle lui donne une râclée remarquable, enchaînant avec sévérité : « Pas touche ! » Puis avec coquinerie dans la voix : « Où alors s’est payant, mon choux ! »

       Jo Cambute comprit dès lors tout :  quand il lui avait demandé en l’accostant, combien s’était, il parlait de la maison, pour comparer avec la sienne. Et quand elle lui avait répondu 50 euros la totale, il fut pris d’une jalousie sans borne, pensant que lui la « totale » comme elle disait, maison, garage, et jardin, il l’avait eu pour 150 000 euros, et qu’il lui fallait encore 15 ans pour le rembourser. Alors si avec ça, la vie a un sens !

Publié dans Nouvelles enivrées

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