La complainte de la fieffée obstruction

Publié le par Lukaleo

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     En des temps incertains, François Grabouilli vivait paisiblement dans une petite église qu’on pourrait allègrement qualifier de chapelle malgré sa taille moyenne qui pourrait facétieusement porter à confusion tout observateur non averti. A l’écart de toutes sociétés humaines, et pour ainsi dire, de la société, François Grabouilli se délectait à vivre dans la plus grande liberté au contact de la faune et de la flore loin de la corruption et des dégénérescences urbaines comme il aimait a l’écrire dans les notes qu’il prenait régulièrement tout au long de la journée.

     François Grabouilli avait tout de même un problème. En effet, il vivait juste à coté d’une petite cabane délétère qui, pour ainsi dire, l’exaspérait grave ! En réalité, ce n’était pas la cabane délétère qui l’exaspérait grave, mais plutôt l’étrange individu qui errait à l’intérieur de la baraque délétère qui l’exaspérait grave. Pourtant, cet étrange individu puisque c’est comme çà que l’appelait François Grabouilli (né Pinge) ; cet étrange individu disais-je donc avait la particularité de ne jamais sortir chez lui, et ce depuis plus de deux siècles selon les faits. Et c’est bien cela qui dérangeait notre ami François Grabouilli puisque c’est comme cela qu’il s’appelle.

     L’étrange individu qu’on appelle comme ça, alors évitez de ne demandez pas pourquoi ; l’étrange individu précisais-je donc semblait par ailleurs ne s’être pas lavé depuis bien longtemps si les odeurs fétides que sa satanée cabane dégageait fussent une preuve légitime ; oh,  et puis si vous me croyez pas, vous n’avez qu’à aller demander aux narines de Grabouilli, elles sauront vous renseignez. Cependant, si l’étrange individu ; oui je sais, c’est comme ça qu’on l’appelle……..mais que voulez-vous ; si l’étrange individu supputais-je donc, dégageait effectivement une odeur peu académique, et d’ailleurs, il semblait ne plus trop vivre depuis peut-être un siècle et demi. C’est en tout cas, ce à quoi notre cher Grabouilli conclut par un soir d’hiver où il était en train de prier dans sa chapelle ; ça réchauffe parait-il. Et c’est ainsi, que le lendemain, il décida d’aller voir de plus près cette satanée cabane qui devait, ne nous voilons pas la face, renfermer un mort ! Ou plutôt un vieux squelette décharné étant donné le poids des siècles.

     François Grabouilli se rapprochait du lieu malodorant dans un silence souillé par les bruits de pas qu’il du se résoudre à exécuter non sans un certaine retenue (François Graboulli n’aimait pas souiller le silence par des bruits de pas). Arrivé devant la porte en bois vermoulue qui formait l’esclandre dérisoire de la région et d’où provenait surtout l’odeur pestilentielle qui dérangeait François Graboulli depuis à peu près toujours et, à fortiori,  qui pollue l’air depuis pas moins de cent trente ans ; il porta une main tremblante qu’il avait trouvé au bout de son bras sur la poigné crasseuse sur laquelle il exerça une basique pression évolutive destinée à faire choir tout naturellement la porte devant lui présente. « C’est occupé ! » beugla une voix enrouée depuis l’intérieur du cabanon ! Manquant défaillir, François Grabouilli, effrayé, s’en revint vite prier à sa chapelle et y resta cloîtré jusqu’à la fin de ces jours. 

 

Actuellement, Georges Grabouilli est mort et enterré au cimetière Montparnasse à Paris entre Charles Pigeon et Margueritte Duras.

L’étrange individu est quant à lui un fier retraité à Pignon-sur-Proutte dans le Calvados qui demeurera par ailleurs comme l’incarnation universelle de la plus longue constipation de tous les temps !

Publié dans Nouvelles enivrées

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